Depuis le début de la guerre entre Israël et la Palestine, l’Australie a délivré des visas à plus de 800 Palestiniens et 1 700 Israéliens qui tentaient de fuir la violence de la guerre. Comme il s’agit de visas de visiteur ordinaires pour l’Australie, cette initiative ne constitue pas spécifiquement une action humanitaire. Toutefois, elle soulève des questions quant aux risques pour la sécurité.
Grand nombre de demandes de visa venant du Moyen-Orient
L’Australie reçoit actuellement un grand nombre de demandes de visa en provenance du Moyen-Orient. Cette augmentation est une conséquence directe de la récente escalade du conflit entre Israël et le Hamas, qui a déjà fait de nombreuses victimes. Pour échapper à la guerre, de nombreux Palestiniens et Israéliens cherchent un refuge temporaire en Australie. Depuis le début de la guerre, 860 Palestiniens et près de 1 800 Israéliens ont déjà obtenu un visa pour l’Australie. Cependant, on ne connaît pas le nombre de Palestiniens qui se sont effectivement rendus en Australie. En effet, il n’est pas facile de quitter Gaza en ce moment et même un visa valide ne sert pas à grand-chose dans la plupart des cas.
Les demandes de visa en provenance d’Israël et de Palestine ne sont pas officiellement des demandes d’asile, mais principalement des demandes de visa de visiteur temporaire (sous-classe 600). Ce visa est également utilisé par les voyageurs qui souhaitent se rendre en Australie pour des vacances ou un voyage d’affaires. Il permet un séjour d’une durée maximale de 12 mois consécutifs. En raison de la guerre, un nombre exceptionnellement élevé de demandes de visa pour l’Australie ont été soumises depuis Israël et la Palestine. De plus, un nombre remarquablement élevé de ces demandes ont été approuvées. Le fait qu’un si grand nombre de visas ait été délivré a soulevé des questions en Australie quant au contrôle des demandes, donnant lieu à des discussions politiques.
La politique d’immigration stricte de l’Australie
L’Australie est connue dans le monde entier pour sa politique d’immigration stricte. Les demandes de visa pour l’Australie font toujours l’objet d’un contrôle approfondi et peu d’exceptions sont faites à la réglementation en vigueur. Cela s’est notamment vérifié en 2022, lorsque le célèbre joueur de tennis Novak Djokovic n’a pas été autorisé à entrer dans le pays parce qu’il n’avait pas respecté les règles liées à la COVID-19. En outre, le pays a été critiqué par un certain nombre d’organisations de défense des droits de l’homme pour le traitement sévère des immigrants qui ont tenté par le passé d’atteindre l’Australie sans autorisation de voyage valide.
Toutefois, l’Australie s’engage également en faveur de causes humanitaires et de personnes dans le besoin. Par exemple, le pays essaie actuellement d’aider les personnes à quitter la zone de guerre de Gaza par l’intermédiaire du consulat australien du Caire. Cette aide s’adresse principalement aux Australiens qui se trouvent dans la région, aux personnes titulaires d’un permis de séjour australien valide et aux personnes titulaires d’un visa valide pour l’Australie, comme les 860 Palestiniens qui ont reçu un visa ces derniers mois.
Critique de la procédure de délivrance des visas
Ces dernières semaines, l’opposition australienne a soulevé des questions concernant la manière dont les visas australiens sont délivrés aux Palestiniens. Elle s’est ouvertement demandée si l’inspection et les contrôles de sécurité des demandes avaient été suffisamment approfondis. En effet, selon l’opposition, les Palestiniens fuyant la zone de guerre pourraient constituer un risque pour la sécurité de l’Australie. De plus, l’opposition accuse le gouvernement australien de ne pas être suffisamment transparent sur le nombre de visas délivrés et les procédures utilisées à cet effet.
Le gouvernement australien a répondu à ces critiques en déclarant que toutes les demandes de visa avaient été vérifiées minutieusement et conformément aux lignes directrices applicables. Pour des raisons humanitaires, il se peut que les demandes provenant de zones de guerre aient été traitées en priorité par rapport aux demandes de visa ordinaires, mais cela ne signifie pas que les visas ont été accordés sans avoir fait l’objet d’une inspection approfondie. Le ministre australien de l’Intérieur, Clare O’Neil, a souligné que la sécurité nationale était la priorité absolue et a accusé l’opposition d’utiliser la guerre à des fins politiques.
Conditions du visa de visiteur temporaire
Le visa de visiteur de la sous-classe 600 convient aux voyageurs qui souhaitent séjourner en Australie pour une durée maximale d’un an. Ce visa ne permet pas de travailler ou d’étudier en Australie pendant plus de trois mois. Les possibilités de prolonger la durée de séjour autorisée sont limitées, mais elles existent pour les personnes qui ne peuvent pas retourner dans leur pays d’origine pour des raisons de sécurité. Par ailleurs, les titulaires d’un visa de visiteur ne sont pas considérés comme des résidents australiens. Ils n’ont donc pas droit aux prestations de l’État-providence.
Les voyageurs originaires d’un certain nombre de pays d’Europe et d’ailleurs peuvent également demander un visa eVisitor (sous-classe 651) au lieu d’un visa de visiteur (sous-classe 600). Les conditions d’obtention du visa sont similaires, mais la demande de visa eVisitor est plus simple et plus rapide. En outre, le coût d’un visa eVisitor pour l’Australie est inférieur à celui d’un visa de visiteur ordinaire.