Les règles de demande de visa étudiant pour l'Australie ont été rendues plus strictes le 1er juillet 2024. Les frais de visa étudiant ont plus que doublé. Il est également devenu presque impossible de demander un visa d'étudiant depuis l'Australie. Cette mesure devrait permettre d'éviter ce que l'on appelle le visa hopping.
Critique sur l'immigration
Le gouvernement australien souhaite mieux contrôler l'immigration vers le pays. Certains groupes de la société civile et partis politiques critiquent depuis longtemps la politique migratoire du pays. Ils affirment que trop de migrants viennent en Australie, ce qui augmenterait le coût de la vie, notamment en matière de logement.
Un autre point de discussion est le fait que de nombreux migrants restent dans le pays avec des visas temporaires.Selon les opposants à la politique migratoire, de nombreux migrants changent constamment de visa de séjour temporaire, sans jamais avoir la perspective d'obtenir un visa permanent et de s'intégrer. Ils ne peuvent donc pas gagner leur vie en Australie et contribueront peu à la société australienne.
Le gouvernement promet des mesures pour limiter l'immigration
Le gouvernement australien a promis de réduire de moitié le solde migratoire dans le pays. À cette fin, des mesures ont déjà été prises au début de cette année, qui ont entraîné une baisse du nombre de visas d'étudiants délivrés. À partir du 1er juillet 2024, un nouveau train de mesures visant en particulier les étudiants internationaux a été mis en place. Le gouvernement entend ainsi protéger l'intégrité de l'enseignement supérieur et réduire les flux migratoires.
Le coût des visas étudiants a plus que doublé
À compter du 1er juillet 2024, les frais de demande de visa étudiant sont passés de 710 à 1 600 AUD. Il s'agit d'une augmentation sans précédent des frais de visa visant à s'assurer que seuls les étudiants sincères demanderont un visa d'étudiant. Le gouvernement réagit ainsi aux rapports faisant état de migrants qui ont utilisé le visa d'étudiant pour rester plus longtemps en Australie, sans être sérieusement intéressés par la poursuite des études. L'augmentation du prix rendra le visa étudiant moins attrayant pour les migrants qui ne sont pas réellement intéressés par des études en Australie. En outre, l'augmentation des frais de visa devrait également contribuer au financement de la politique migratoire.
Le visa hopping parmi les étudiants en Australie
Dans le cadre du Visa Hopping, les migrants passent d'un visa temporaire à un autre type de visa temporaire. C'est le cas des étudiants qui viennent d'obtenir leur diplôme et passent d'un visa d'étudiant à un graduate visa dans le but de chercher un emploi.
Fin 2023, l'institut australien Grattan a publié un rapport influent sur le statut des visas des migrants récemment diplômés en Australie. Selon cette étude, de nombreux étudiants internationaux restent en Australie après leurs études. Ils peuvent pour l'occasion utiliser un graduate visa ou un autre type de visa. Selon l'enquête, un titulaire d'un graduate visa sur trois entame de nouvelles études et redemande donc un temporary student visa. Seul un titulaire d'un graduate visa sur trois s'oriente vers un visa permanent pour l'Australie, alors que deux diplômés sur trois le faisaient en 2014.
Le Visa hopping sera limité
Le gouvernement australien a décidé de mettre un frein au visa hopping. Ainsi, les titulaires de visas de visiteur, tels que le visa eVisitor Australie ou un graduate visa, ne seront plus autorisés à demander un visa d'étudiant en provenance d'Australie. Cela devrait empêcher les diplômés et les visiteurs temporaires de demander un visa d'étudiant pour prolonger leur séjour en Australie, sans avoir l'intention de commencer des études. Auparavant, il était plus facile de demander un visa d'étudiant depuis l'Australie que depuis l'étranger.
Commentaires sur les changements de règles
Les effets des nouvelles mesures ne sont pas encore clairs. Par conséquent, la plupart des établissements d'enseignement hésitent encore à en tirer des conclusions. Néanmoins, certains établissements d'enseignement ont déjà fait part de leurs préoccupations concernant les nouvelles mesures. Après tout, elles affecteraient également de nombreux étudiants réellement intéressés qui se rendent d'abord en Australie avec un visa touristique pour confirmer leur choix avant de demander un visa d'étudiant à partir du pays.
Étant donné que les voyageurs titulaires d'un visa eVisitor sont autorisés à étudier en Australie pour une durée maximale de trois mois, il arrive souvent qu'une personne commence un court séjour d'études et décide ensuite de poursuivre un séjour d'études plus long en Australie. Depuis les nouvelles règles, ces personnes ne sont plus autorisées à demander un visa d'étudiant en Australie, ce qui leur impose des frais supplémentaires.
De plus, l'objectif de réduire de moitié le nombre de migrants est critiqué. Le gouvernement accuserait donc les migrants d'être à l'origine de la crise du logement, alors que celle-ci aurait principalement d'autres causes. Les effets de ces changements de politique n'auraient pas non plus été suffisamment étudiés. On craint que l'économie australienne ne tombe en récession en raison de la diminution du nombre de migrants.